créatif Archives - Joannie Therrien
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Couleurs complémentaires : on vous a menti!

Les couleurs complémentaires sont un outil formidable en photographie. 

Elles permettent de faire ressortir des éléments, rendre les photos plus harmonieuses et vives, et même de nous aider à mieux maîtriser le traitement d'image. 

Mais pour cela, encore faut-il connaître quelles sont véritablement les couleurs complémentaires. 

Si vous avez répondu que les complémentaires sont rouge-vert, bleu-orange et mauve-jaune...on vous a menti. 

Dans cet article, je vous donne enfin la vérité sur les couleurs complémentaires et comment mieux les utiliser dans vos photos! 

Qu'est-ce que les couleurs complémentaires? 


Les couleurs complémentaires sont des couleurs qui sont contraires, opposées sur la roue des couleurs. 

Bon, jusque là, si vous avez une roue des couleurs d'artiste peintre, vous verrez probablement les mauvaises couleurs. 

Et oui! 

La roue des couleurs qu'on nous apprend à l'école primaire est un modèle fondamentalement erroné qui a été transmis à travers le temps.

En vérité, un couple de couleurs complémentaires est un couple de  couleurs qui, mélangées, annulent la perception de couleur, produisant un gris neutre.

Si vous essayez de mélanger du rouge avec du vert, vous n'obtiendrez pas du gris, mais bien du brun. Mauve et jaune...brun. Bleu et orange...encore brun. 

Mais alors, quelles sont les vraies couleurs complémentaires?

Les couleurs complémentaires selon la science


Si les peintres d'une époque lointaine avaient tout faux, quelle est finalement la VRAIE roue des couleurs sur laquelle on doit se fier? 

Il y a deux réponses possible : la synthèse additive et la synthèse soustractive. 

La synthèse additive : couleurs de la lumière


Avec le temps, les scientifiques ont découvert que nos yeux perçoivent les couleurs grâce aux cônes rouge, verts et bleus. À partir de ces 3 couleurs, nous sommes capables de percevoir toutes les couleurs. 

Nos appareils photos créent toutes les couleurs à partir de cellules rouges, vertes et bleues sur leur capteur. 

Gros plan des photosites d'un capteur d'appareil photo numérique.

Les écrans de nos appareils électroniques fonctionnent également avec des pixels rouge-vert-bleu pour afficher toutes les couleurs. 

Gros plan des pixels d'un écran.

Dans cette image, on voit clairement la lampe à DEL utiliser des ampoules rouges et vertes pour obtenir l'éclairage jaune sur la scène.

Ainsi, dans la synthèse additive, on peut produire toutes les couleurs à partir de la lumière rouge, verte et bleue. Les couleurs secondaires obtenues en mélangeant ces primaires sont le cyan (bleu+vert), le magenta (rouge+bleu) et le jaune (vert+rouge). 

La roue des couleurs de la synthèse additive ressemble finalement à ceci :

Et les couples de couleurs complémentaires principaux sont rouge-cyan, magenta-vert et bleu-jaune.

LA SYNTHÈSE sousTractIVE : couleurs de l'encre, de la peinture et de la teinture


Si on peut produire toutes les couleurs avec de la lumière rouge, verte et bleue, il nous faut aussi un moyen de créer toutes les couleurs sur les matériaux avec de la peinture, de l'encre ou de la teinture. 

Vos cartouches d'encre d'imprimantes sont cyan, magenta et jaune. Grâce à ces trois couleurs, toutes les autres couleurs (à l'exception du blanc) peuvent êtres créées. 

Si on mélange les trois couleurs primaires en quantité on obtient du noir. 

Si on mélange le cyan et le magenta, on crée du bleu. Le magenta et jaune donnent du rouge. Finalement, le jaune et le cyan donnent du vert. 

Pour créer cette image, j'ai utilisé des gouttes d'encre pour imprimante magenta, jaune et cyan sur du papier absorbant pour démontrer le résultats des mélanges de couleurs dans la synthèse soustractive. 

La roue des couleurs de la synthèse soustractive ressemble donc à ceci : 

Et le plus intéressant est que les couples de couleurs complémentaires principaux sont encore rouge-cyan, magenta-vert et bleu-jaune.

Couleurs primaires différentes. Même roue des couleurs. Mêmes complémentaires.

Intégrer les couleurs complémentaires dans vos photos


Si vous observez bien votre environnement, vous trouverez facilement des harmonies de couleurs complémentaires. 

L'une des plus courantes est l'harmonie complémentaire orange-turquoise. 

Vous pouvez la trouver dans les plumes d'un oiseau...

Dans les vêtements ou les cheveux de votre sujet...

Au golden hour...

Ou vous pouvez la créer avec des gélatines de couleur!

La seule limite est votre imagination!

L'importance des couleurs complémentaires en retouche Photo


Corriger et modifier les couleurs devient un jeu d'enfant lorsqu'on connaît les couleurs complémentaires, surtout pour corriger les dominantes de couleur, ou faire du color grading.

Corriger les dominantes de couleur grâce aux couleurs complémentaires


Il arrive qu'une photo ait une dominante de couleur, c'est à dire qu'il semble y avoir un filtre de couleur par dessus. 

Cela peut arriver lorsque la balance des blancs n'a pas réussi à la prise de vue, ou qu'un élément dans l'environnement réfléchisse de la lumière de couleur sur le sujet. 

Une bonne façon de contrer les dominantes de couleur est d'ajouter de sa couleur complémentaire pour la neutraliser. 

L'outil balance de couleur de Photoshop est très intéressant pour démontrer cet effet.  

La première image a une dominante de vert, puisque j'ai ajouté le maximum de vert avec l'outil balance de couleur. La deuxième image a reçu le maximum de magenta. Mais lorsque les deux filtres sont appliquées en même temps, il n'y a plus aucune dominante : les complémentaires s'annulent.

En passant, vous allez remarquer que le curseur part de magenta à vert pour vous aider à mémoriser les couleurs complémentaires. 

Utiliser les couleurs complémentaires en color grading


Pour obtenir un fini intéressant dans vos photos, vous pouvez faire une colorisation, qu'on appelle également color grading.

J'ai d'ailleurs fait un tutoriel complet à ce sujet pour Lightroom et Photoshop, que vous pouvez lire en cliquant ici. 

J'ai découvert récemment un truc infaillible pour créer un color grading de couleur complémentaire facilement et rapidement.

Il s'agit du mode de fusion exclusion. 

Voici comment l'utiliser. 

Au bas du panneau des calques, cliquez sur l'icône demi-lune pour aller chercher le calque d'ajustement de couleur unie. 

Lorsque le panneau de couleurs s'ouvre, choisissez la couleur que vous souhaitez utiliser dans les ombres.

Convertissez le calque de couleur unie dans le mode de fusion exclusion dans le menu déroulant en haut du panneau des calques 

Pour un effet mat, réduisez simplement l'opacité du calque. Si vous voulez un effet plus contrasté, passez à l'étape suivante sans toucher à l'opacité.

Créez un nouveau calque contenant tous les changements faits jusqu'à présent avec le raccourci clavier command+option+shift+E sur mac (control+alt+shift+E sur PC).

Convertissez le nouveau calque en mode de fusion incrustation, lumière tamisée ou lumière vive, au goût. Modifiez l'opacité au besoin.

Conclusion


Si vous avez lu jusqu'ici, vous êtes devenu un vrai pro des couleurs complémentaires! 

Nous avons non seulement mis un terme à la fausse croyance que le jaune-violet, vert-rouge et jaune-bleu sont des harmonies complémentaires, mais nous avons aussi découvert les véritables complémentaires!

Je vous ai aussi amené à en savoir plus sur les technologies qui nous entourent pour produire les bonnes couleurs, comment trouver les harmonies de couleurs complémentaires dans votre environnement, et finalement, comment utiliser les couleurs complémentaires en retouche photo. 

Vous aimeriez vous aventurer dans le merveilleux monde des couleurs complémentaires? 

Faites votre meilleure photo en utilisant ce que vous avez appris et partagez-là dans le Lab des photographes inspirés! 

Pas encore membre? Il suffit de vous inscrire ici et de répondre aux 3 questions!

J'ai hâte de voir vos belles photos! 

À bientôt!

Votre inspiratrice.


à propos de moi

Plusieurs années après la fin de mes études en photo, je suis toujours aussi passionnée. J’ai pratiqué la photographie dans de nombreux créneaux, du portrait à l’événementiel en passant par l’immobilier, la mode, le mariage, les bals de finissants et la photographie scolaire. J’ai été publiée sur des sites d’actualité musicale, en plus de photographier pour des catalogues de vêtements, de faire vendre des maisons, de travailler dans un studio de portrait et de photographier les élèves du primaire et du secondaire dans tout le Québec. Maintenant, je souhaite partager ma passion avec le plus grand nombre, afin que la photographie devienne accessible à tous et qu’elle vous fasse sentir aussi vivant que moi! 

Comment créer des photos symétriques?

cour intérieure d'un bâtiment photographié en perspective à un seul point de fuite, symétrique de tous les côtés ou presque

On se souvient tous d’avoir étudié la symétrie à un moment ou un autre dans un cours de géométrie. Pourtant, ce n’est pas si fréquent de voir des photographes l’utiliser dans leurs photos.  

Et c’est bien dommage, parce que la symétrie est un outil très puissant pour balancer une composition. En effet, utiliser la symétrie dans une image ajoute automatiquement un effet d’harmonie, de bonnes proportions et d’équilibre à une image. En gros, la symétrie est naturellement associée à la beauté. Donc logiquement, utiliser la symétrie vous permet de faire de belles photos plus facilement.  

Donc, cette semaine, je vous donne mes trucs et astuces pour créer des photos symétriques facilement. En bonus, je vous montre comment obtenir la symétrie parfaite dans Photoshop!  

La symétrie, c’est quoi? 


La symétrie fait référence à une ligne qui sépare un objet ou un paysage, bref, un sujet, en deux parties. Si les deux côtés du sujet sont une copie miroir l’un de l’autre, on dira de ce sujet qu’il est symétrique.

La ligne qui sépare le sujet en deux est appelée l’axe de symétrie. 

Il y a plusieurs types de symétrie, mais pour le bien de ce tutoriel, on va se concentrer sur les deux types principaux : 

  • La symétrie verticale, lorsque l’axe de symétrie est perpendiculaire à l’horizon.
  • La symétrie horizontale, lorsque l’axe de symétrie est parallèle à l’horizon.

Comment créer une symétrie verticale ? 

Si vous n’avez jamais tenté de créer de la symétrie en photo auparavant, vous pouvez débuter par des exercices simples pour aiguiser votre perception. 

Il suffit de regarder autour de vous, à l’intérieur ou à l’extérieur pour découvrir tout ce qui pourrait avoir un axe de symétrie, comme le dos d’une chaise de salle à manger, les carreaux d’une fenêtre, une double porte, et ainsi de suite. 

Ensuite, zoomez ou rapprochez-vous en gardant l’appareil bien droit.

Lorsque votre oeil sera plus entraîné, vous pouvez également créer une symétrie verticale en photographiant une personne au visage symétrique de face.

Le photographe Oleg Dou a d’ailleurs créé une série de photos assez irréelles en transformant des photos de portrait en personnages parfaitement symétriques à l’allure bizarre, que vous pouvez voir sur son site web.

Vous pouvez aussi tenter de placer un sujet en plein centre d’un décor symétrique, tel une allée, un escalier, et ainsi de suite. 

gros plan de l'eau d'une piscine avec les lignes au fond qui créent la symétrie
Un garçon se tient debout au centre d'une fenêtre symétrique

Comment créer une symétrie horizontale ?

Comme pour la symétrie verticale, vous pouvez entraîner votre oeil à détecter la symétrie horizontale dans les objets de votre environnement.  

Cela peut être les volets d’une fenêtre, le motif d’un vêtement, ou encore plus facile, un sujet réfléchi dans de l’eau, sur une table en verre ou un miroir sur le sol.  

Bâtiment réfléchi dans l'eau calme parfaitement symétrique
Paysage reflété dans l'eau calme

Symétrique, mais pas plate : la perspective à un point de fuite 

L’équilibre et l’effet de calme créé par une photo parfaitement symétrique sont un couteau à double tranchant. En effet, malgré son esthétique, la photo peut facilement devenir ennuyeuse et perdre l’attention du spectateur.  

Pour ajouter du dynamisme à une photo, vous pouvez essayer de créer une perspective à un point de fuite. C’est quoi ça?  

Grosso modo, la perspective à un point de fuite se produit lorsque l’appareil photo est parfaitement aligné à un sujet perpendiculaire. Cela crée alors des lignes de fuites qui convergent toutes vers un même endroit dans le cadrage.

schéma illustrant le principe des lignes convergentes et des points de fuite

Si vous placez ce sujet au centre de ces lignes convergentes obliques, la composition sera particulièrement forte, à la fois symétrique (ou pas!) et dynamique.  

Cour intérieure d'un bâtiment photographié en contre plongée vers le ciel en perspective à un seul point de fuite, démontrant une symétrie quasi parfaite de tous les côtés

Le réalisateur de The Shining et Orange mécanique, Stanley Kubrick, est reconnu pour son usage fréquent de la perspective à un point de fuite. Vous pouvez d’ailleurs voir plusieurs exemples tirés de son oeuvre dans cette vidéo.  

Pas symétrique? Pas grave : créez la symétrie dans Photoshop 


Lorsque la photo a le potentiel d’être symétrique, mais ne l’est pas tout à fait, il est possible et relativement simple de forcer la symétrie avec Photoshop. Je l’ai d’ailleurs fait dans un précédent tutoriel sur le photomontage, que vous pouvez voir ici.  

Maintenant, pour savoir comment faire pour forcer la symétrie de l’environnement avec Photoshop, lisez ce qui suit!  

Étape 1 : choisir la bonne photo 


Pour un effet réaliste, choisissez une image dans laquelle la lumière est assez douce et frontale. Pourquoi? Parce que si la lumière semble venir beaucoup plus d’un côté que l’autre, l’effet sera très bizarre à la fin. Les gens ne sont pas dupes : sans savoir ce qui cloche, ils vont percevoir que quelque chose ne va pas. 

Dans l'exemple ci dessous, l'ombre du sujet est disparue. Les empreintes dans le sable sont également éclairées à l'envers sur le côté droit de l'image.

Donc, pour l'exercice, j'ai opté pour une photo avec un éclairage beaucoup plus doux et frontal, pour qu'on n'y voit que du feu!

Étape 2 : créer des guides 

Pour vous assurer de créer la symétrie parfaite, vous pouvez créer des guides dans Photoshop, qui serviront d’axe de symétrie.  

Pour se faire, allez dans le menu affichage > nouvelle disposition des repères. Dans la boîte de dialogue, cochez l’option colonnes et entrez le chiffre 2 dans le champ de nombre.  

Assurez-vous de supprimer toutes les données qu’il pourrait y avoir dans les autres champs (largeur et gouttière), et gardez les options marges et rangées décochées.  

Appuyez sur enter ou cliquez sur OK pour valider. Cela va vous donner un repère sur lequel la moitié copiée pourra s’attacher, pour faciliter l’alignement et la sélection.  

Étape 3 : sélectionner, copier et inverser la moitié choisie 

Avec l’outil rectangle de sélection (raccourci clavier M), dessinez un rectangle autour de la moitié que vous désirez copier. Ce sera facile grâce aux guides créés à l’étape précédente.  

Puis, dupliquez la sélection sur un nouveau calque avec le raccourci clavier command - J (PC : CTRL - J).  

Enfin, pour transformer la sélection, activez l’outil de transformation manuelle avec le raccourci clavier command - T (PC : CTRL - T). Une fois l’outil activé, faites un clic droit sur la partie à inverser et cliquez sur l’option symétrie axe horizontal. 

Étape 4 : positionner la moitié copiée 

En tenant la touche shift enfoncée, glissez la moitié copiée de l’autre côté de la photo. Vous pourriez avoir besoin de baisser l’opacité du calque pour mieux positionner la partie copiée. 

Étape 5 : Enlever l’excédent avec un masque de fusion  

Ajoutez un masque de fusion à la moitié copiée. Vous pouvez le faire en cliquant sur l’icône de masque en bas au centre du panneau des calques. Puis, il suffit de peindre avec un pinceau noir sur le masque pour cacher les parties non désirées. Je recommande un pinceau assez doux.  

Étape 6 : Finaliser l’image avec les outils de correction  

Dans notre exemple, la moto occupait beaucoup de place sur la version symétrique, de sorte que le masque n’a pas suffi à enlever toutes les parties indésirables. Vous pouvez donc utiliser l’outil tampon ou l’outil correcteur pour terminer le travail.  

J'ai aussi décidé d'éclaircir le coin en bas à gauche pour que la luminosité s'agence mieux à l'autre côté avec l'outil courbe et en peignant en noir avec le pinceau doux sur  le masque de fusion.

Conclusion  


Bref, la symétrie est un excellent outil pour ajouter de l’équilibre et de l’intérêt à votre composition.  

Lorsque vous vous exercez à trouver la symétrie dans votre environnement, focalisez votre attention sur les objets du quotidien.  

Puis, lorsque vous voyez la symétrie tout autour de vous, commencez à intégrer des personnes dans vos images, essayez la perspective à un point ou créez une fausse symétrie dans Photoshop.  

Vous aimeriez relever le défi de la symétrie? Faites votre meilleure image et partagez là sur le Lab des Photographes inspirés! Pas encore membre? Inscrivez-vous en cliquant ici puis répondez aux trois questions!  

J’ai hâte de voir vos belles photos!  

Bon shooting!  

Votre inspiratrice,

Joannie 


à propos de moi

Plusieurs années après la fin de mes études en photo, je suis toujours aussi passionnée. J’ai pratiqué la photographie dans de nombreux créneaux, du portrait à l’événementiel en passant par l’immobilier, la mode, le mariage, les bals de finissants et la photographie scolaire. J’ai été publiée sur des sites d’actualité musicale, en plus de photographier pour des catalogues de vêtements, de faire vendre des maisons, de travailler dans un studio de portrait et de photographier les élèves du primaire et du secondaire dans tout le Québec. Maintenant, je souhaite partager ma passion avec le plus grand nombre, afin que la photographie devienne accessible à tous et qu’elle vous fasse sentir aussi vivant que moi! 

Comment réussir son autoportrait!

J'adore les autoportraits. Ils sont une excellente occasion de tester nos connaissances, expérimenter de nouveaux éclairages et nouveaux concepts et se voir autrement.

En bonus, on se retrouve avec de super portraits exactement comme on voulait, parce qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même. 

Cela dit, l'autoportrait amène son lot de défis. Faire la mise au point correctement, cadrer et composer les images et avoir une belle pose n'a rien de facile quand on joue à la fois le rôle du photographe et du modèle. 

C'est pourquoi, dans cet article, je vous partage mes trucs et astuces pour faire votre auto portrait plus facilement!

Défi technologique : comment se voir avant la photo, déclencher à distance et faire la mise au point correctement


On ne peut pas avoir un bon cadrage si on ne peut pas se voir avant ou pendant la prise de vue. De placer un miroir devant vous ne sera tout simplement suffisant. Pourquoi? Parce que l'appareil photo ne voit pas comme nous. L'angle de vue, la perspective ainsi que le cadrage ne seront pas représenté dans le miroir. 

Le déclenchement est aussi un défi. On pense immédiatement au retardateur, mais celui-ci peut s'avérer inefficace. Sur plusieurs appareils, la mise au point se fait lorsqu'on appuie sur le déclencheur, ce qui sera inutile si vous n'êtes pas en position. 

Finalement, comment s'assurer une mise au point impeccable? Les heureux propriétaire des appareils sans miroir avec détection des yeux seront comblés, mais pour les autres, on fait quoi?

Voici les possibilités.

Option numéro 1 : Utiliser votre téléphone avec le wi-fi de votre appareil


Si vous avez un appareil photo qui a la fonction wi-fi, utiliser l'application du fabricant avec votre téléphone intelligent peut vous aider à avoir un aperçu de votre photo et déclencher votre appareil à distance. Certains appareils vont aussi capables de faire la mise au point où vous touchez votre écran. Vous pouvez aussi utiliser l'appareil en live view et activer la détection du visage ou des yeux si votre appareil le permet.

Si vous avez un appareil Nikon, vous pouvez utiliser l'application Nikon WMU. Chez Canon, il y a l'application Camera Connect

Je dois toutefois vous prévenir que l'application de Nikon a usé ma patience à un point tel que je l'ai abandonnée complètement. Difficultés de connexion, instabilité, usage excessif de la batterie de l'appareil photo et de l'appareil mobile, et qualité d'affichage ordinaire ont suffit à me fâcher. Je l'ai essayé de nouveau pendant l'écriture de cet article et...surprise, ça a chié.

En souhaitant que vous n'aurez pas les mêmes problèmes que moi! Essayez-le avec votre appareil!  Lorsque l'application fonctionne bien, c'est tout simplement génial!

Option numéro 2 : Brancher l'appareil dans un écran, déclencher avec une télécommande


C'est la solution que j'utilise. Avec un câble hdmi, je branche l'appareil dans un écran d'ordinateur 27 pouces que je peux faire pivoter en vertical ou horizontal selon la composition souhaitée. Peu importe la distance à laquelle je me trouve, je peux prévoir la composition et la mise au point très facilement. Par contre, c'est peu pratique en dehors du studio et potentiellement couteux.

Pour le déclenchement, j'utilise la télécommande Nikon ML-L13, pour laquelle il existe plein d'imitations très abordable comme celle ci : https://amzn.to/2JKgLwj. L'avantage de cette télécommande, c'est qu'elle est petite et facile à cacher dans la paume de votre main pendant la photo.

Finalement, il y a la question de la mise au point. Comme mon appareil fonctionne très mal pour faire la mise au point en live view, je fais souvent la mise au point manuellement sur un trépied d'éclairage à l'endroit où je prévois m'installer, puis je m'arrange pour rester toujours à la même distance de l'appareil photo. Si vous choisissez de faire cela, je vous conseille d'utiliser une petite ouverture pour vous donner plus de jeu pour la profondeur de champ.

Vous pouvez aussi mettre l'appareil en mise au point automatique, ce qui fonctionnera suffisamment bien si vous êtes bien éclairé et que la mise au point en live view de votre appareil fonctionne convenablement.

autoportrait dans une piscine d'eau noire avec une peau blanche cadavérique

Pour cette photo, j'avais la tête placée vers le beauty dish et les pieds vers les écrans qui étaient sur la table. Je pouvais ainsi voir le résultat en direct (on voit d'ailleurs le reflet du flash dans l'eau sur l'écran de gauche). J'ai déclenché avec la télécommande, qui est cachée dans ma main gauche.

Option numéro 3 : La capture en mode connecté


L'avantage de cette option, c'est que vous pouvez importer vos images dans votre ordinateur à mesure et avoir un aperçu de votre traitement final. Si vous travaillez avec un portable, vous pouvez placer l'ordinateur près de vous et déclencher avec la barre espace du clavier. Par contre, vous ne pourrez pas voir le résultat avant la photo. Vous ferez donc plus de déclenchements.

Pour utiliser la capture en mode connecté, vous aurez besoin d'un logiciel de traitement raw, comme Lightroom ou Capture One. Personnellement, j'utilise Capture One puisqu'il est beaucoup plus rapide que Lightroom pour importer les images. 

Puis vous aurez aussi besoin d'un fil usb à usb mini. Il y en a souvent un qui vient avec votre appareil photo. Sinon, vous pouvez trouver le câble dont vous avez besoin chez Tether Tools ou sur Amazon.

DÉFI créatif : comment créer un autoportrait mémorable


Pour réussir votre autoportrait, vous pouvez conceptualiser votre shooting à l'avance afin de penser au résultat final. Parmi les éléments à prévoir, il y a l'émotion et les couleurs, l'éclairage, la pose et les vêtements et accessoires.

Les couleurs


Les couleurs utilisées vont main dans la main avec les accessoires que vous utiliserez ainsi que le décor. Allez-vous utiliser des couleurs vives ou plus neutres? Des couleurs complémentaires ou semblables? 

L'inspiration pour la palette de couleur peut venir d'une pièce de vêtement, de l'environnement choisi, ou encore d'une photo qui n'a rien à voir avec le portrait. 

Par exemple, c'est une photo de design d'intérieur qui m'a inspiré les couleurs pour cet autoportrait!

autoportrait dans le style d'un éditorial de mode, dans l'eau turquoise avec un maquillage orange

Pour cet autoportrait, c'est le rouge à lèvres mauve qui a été la première inspiration.

autoportrait inspiré d'un publicité de rouge à lèvre violet

L'éclairage


Si votre photo est prise en lumière naturelle, vous aurez peut-être besoin de planifier votre séance en fonction de l'état de la lumière naturelle selon les moments de la journée.

Par exemple, si vous souhaitez prendre la photo à l'extérieur, il se pourrait que vous ayez besoin d'attendre la fin de la journée. Vous pouvez planifier votre séance à l'avance en faisant quelques tests la veille de votre prise de vue.

Si vous faites plutôt une séance en studio, ce sera plus facile si vous possédez des flashs avec une lampe de modelage ou un éclairage continu. Ainsi, vous pourrez prévoir l'éclairage final pendant la prise des photos.

Finalement, un autoportrait a les mêmes exigences pour l'éclairage que n'importe quel type de portrait. Un éclairage plus latéral aura tendance à faire ressortir les défauts de la peau tandis qu'un éclairage plus frontal ou à 45 degrés sera généralement plus avantageux.

Il serait aussi préférable d'avoir une lumière douce, par exemple la lumière d'une journée nuageuse, la lumière provenant d'une fenêtre, ou encore la lumière modifié par un soft Box en studio.

Exemple, pour cette auto portrait, j'ai simplement utiliser un soft Box à l'avant à 45° ainsi qu'un éclairage pour les cheveux derrière moi.

autoportrait sur find gris neutre et maquillage intense

Les vêtements


Parfois, on peut baser une séance entière sur le vêtement porté pendant la séance.

En effet, nous avons tous (enfin, les filles surtout!) des pièces de vêtements que nous gardons pour des occasions spéciales mais qui, dans la réalité, ne sont pas faciles à porter ou à agencer.

Un autoportrait et le moment parfait pour utiliser ces vêtements là.

Pour cette photo, j'ai utilisé un body suit qui me faisait penser à un justaucorps de danse. Ainsi, tout le concept tournait autour d'une coiffure, d'un maquillage et d'une pose qui rappelait une danseuse de ballet.

autoportrait inspiré de la danse classique avec un bodysuit noir et un chignon de ballerine

La pose


Lorsqu'on fait un autoportrait, cela peut prendre une éternité lorsqu'on doit changer constamment de pose, surtout si notre appareil photo a de la difficulté à faire la mise au point.

Ça peut être un défi de taille également lorsque l'espace est limité et lorsqu'on doit constamment changer le cadrage. Un remède à ce problème est d'avoir une idée claire du concept qu'on veut réaliser et de savoir déjà quel type de cadrage et de pose on souhaite avoir.

Par exemple, cette photo a été inspiré d'une publicité de produits capillaires. Je voulais m'inspirer de l'éclairage et de la pose dans la publicité pour en faire ma propre version.

Il y avait aussi certaines restrictions techniques pour cette photo. Entre autres, avant de faire le montage pour les cheveux, il était plus facile pour moi de me prendre de profil afin de pouvoir voir le résultat final dans mon écran en même temps que je prenais la photo. Je m'assurais ainsi que mes cheveux restaient dans le cadrage.

autoportrait de profil mettant en valeur une queue de cheval qui vole en l'air et une retouche esthétique avancée

Conclusion


Bref, créer un autoportrait mémorable comporte son lot de défi, à commencer par la technologie. L'une des meilleures options demeure d'utiliser l'application mobile du fabricant pour déclencher, faire la mise au point et avoir un aperçu de la photo finale à partir de votre téléphone.

Si votre appareil n'a pas la fonction wi-fi, vous pouvez également utiliser un écran et une télécommande à distance, ou encore utiliser la capture en mode connecté de Lightroom ou Capture One

Ensuite, tout portrait réussi nécessite un bel éclairage et une certaine recherche esthétique. Pensez à votre pose, concept et accessoires à l'avance pour un résultat impeccable! 

Enfin, certains logiciels peuvent vous aider à prévoir votre éclairage à l'avance, comme Set a Light de Elixxier. C'est d'ailleurs le logiciel que j'ai utilisé pour les simulations d'éclairage dans cet article. Vous pouvez trouver la version d'essai ici: ​https://www.elixxier.com/​​​

Maintenant que je vous ai donné mes trucs et astuces, oserez-vous relever le défi? Partagez votre autoportrait dans le Lab des Photographes inspirés!


à propos de moi

Plusieurs années après la fin de mes études en photo, je suis toujours aussi passionnée. J’ai pratiqué la photographie dans de nombreux créneaux, du portrait à l’événementiel en passant par l’immobilier, la mode, le mariage, les bals de finissants et la photographie scolaire. J’ai été publiée sur des sites d’actualité musicale, en plus de photographier pour des catalogues de vêtements, de faire vendre des maisons, de travailler dans un studio de portrait et de photographier les élèves du primaire et du secondaire dans tout le Québec. Maintenant, je souhaite partager ma passion avec le plus grand nombre, afin que la photographie devienne accessible à tous et qu’elle vous fasse sentir aussi vivant que moi! 

Comment réaliser une photo monochrome

beauty shot d'une femme avec rouge à lèvres rouge sur arrière plan rouge

Créer des images qui ont un impact et qui sont harmonieuses n'est pas une tâche facile. 

On cherche souvent le sujet parfait, dans la situation parfaite avec l'éclairage parfait. 

Mais que passe-t-il lorsque le sujet que nous devons photographier est plutôt banal? Qu'est-ce qu'on fait lorsque nous sommes limités dans nos possibilités de faire des photos ou qu'on manque de temps?

Cette semaine, je vous parle de l'un des ingrédients secrets sur lesquels je me base pour produire des images qui ont de l'impact : la couleur.

J’oserai même aller encore plus loin. Cette semaine, je vous parle d'une technique simple et efficace : le monochrome, aussi connu comme le ton sur ton.

Pour savoir comment réaliser vos propres photos monochromes comme un artiste chevronné, lisez ce qui suit!

Qu'est-ce que le monochrome?


Selon Wikipédia, le terme monochrome signifie au sens littéral : « qui est d'une seule couleur ». En effet, le mot vient du grec : mono qui signifie « seul », et chroma, qui signifie «couleur».

Alors que le concept semble hyper simple à la base, l’appliquer peut sembler plus complexe. 

Donc, pour mieux comprendre comment fonctionne le monochrome, il faut connaître certaines bases de la théorie des couleurs. Il y a en fait trois caractéristiques principales de la couleur : la teinte, la saturation et la luminance. 

La teinte


Par définition, la teinte est une couleur, le plus souvent complexe, une nuance. Le bleu est une teinte, tout comme le jaune, le rouge, le vert et ainsi de suite. Pour se souvenir du concept de teinte, il suffit de penser à un arc-en-ciel de différentes couleurs vives. Chacune de ces couleurs de l’arc-en-ciel est en fait une teinte.

photo d'un arc-en-ciel avec des nuages dans le ciel

La saturation


Le deuxième concept à comprendre est la saturation. La saturation définit l'intensité d'une couleur, sa pureté. Par exemple, un ballon rose fluorescent est plus saturé que le poil d’un cochon. Pourtant les deux sont roses.

ballons roses foncés et rose pâle à saturation intense sur fond rose gomme
cochon adulte en gros plan couché dans un box de copeaux de bois

La luminance


Enfin, la luminance fait référence à une couleur  pâle ou foncée. Imaginez les feuilles d’un arbre du côté éclairé par le soleil. La luminance sera plus forte de ce côté que sur le côté dans l’ombre. Pourtant, la feuille elle-même est de la même couleur (teinte) et sensiblement du même niveau de saturation.

feuilles de palmier photographié avec un éclairage contrasté qui permet d'admirer les niveaux de luminance dans la couleur des feuilles


En résumé : Le monochrome c’est une seule teinte, avec différents niveaux de saturation et de luminance.

On dit souvent qu'une image en noir et blanc est monochrome.

Pourquoi? Parce qu'il n'y a réellement qu'une seule teinte présente dans l'image : le gris (si on considère réellement le gris comme étant une teinte, on pourrait en débattre). Ce qui fait qu’un noir et blanc est intéressant, c'est le fait qu'il y a plusieurs différents niveaux de luminance, du noir au blanc. 

Mais le monochrome devient encore plus intéressant lorsqu'on utilise une seule couleur de l'arc-en-ciel, mais qu'on fait varier la saturation et la luminance de cette teinte dans la même image. 


Comment créer une image monochrome?


Option 1 : Rassembler des objets de couleur similaire


Choisissez un sujet, puis placez-le sur un arrière-plan de couleur similaire. Entourez-le d’accessoires de la même teinte, et voilà!

collection d'objets rouges sur fond rouge : sac en papier rouge, collier de perles rouges, sucette et bonbons rouges, fraises rouges dans un bol noir
bleuets ou myrtilles dans une assiette bleue déposée sur une nappe bleue

Option 2 : Faire un portrait dans un environnement de couleur similaire à la peau.


Choisissez un environnement, des vêtements et des accessoires de tons chauds, comme le jaune, le rouge ou le orange. Modifiez légèrement la teinte de la peau pour mieux l’agencer à l’ensemble s’il y a lieu.

Jeune femme portant un chapeau de feutre noir, pull orange et pantalon noir photographiée devant un mur de bois d'acajou
Jeune femme aux cheveux roses portant un t-shirt écourté en dentelle blanche et une jupe rose tenant un beignet aux fraises rose sur un fond rose

Option 3 : faire un gros plan d’un objet de couleur unie


Fleurs, feuilles, bonbon, tissu, rien n’est impossible! 

gros plan d'une fleur jaune
Gros plan de grosses feuilles vertes

Option 4 : faire un noir et blanc (trop facile!)


Faites une photo d’un paysage ou d’un sujet bien contrasté, puis convertissez la photo en noir et blanc. Cet exercice ne fera pas de vous un expert de la couleur, mais c’est un début!

Comment savoir que ma photo est monochrome?


Comme nous l’avons vu précédemment, une photo monochrome est une photo dans laquelle on ne retrouve qu'une seule et même teinte. Mais comment en être absolument certain? Après tout, il arrive souvent qu’on retrouve dans une photo des couleurs qui se ressemblent tellement qu'on peut s’y méprendre. Alors voici mon truc le plus efficace.

Analyser la photo avec l’onglet TSL de Lightroom

Pour analyser votre photo, c'est très simple. Ouvrez-la dans Lightroom. 

Puis, dans le module de développement, rendez-vous à l’onglet TSL.

Une fois que vous y êtes, cliquez sur l'option teinte. Puis activez la cible.

Survolez la photo avec la cible. Si votre photo est monochrome, seulement un ou deux des curseurs de teinte seront mis en surbrillance.

Si deux curseurs sont affectés, ils doivent être voisins, et la couleur de l’image en entier doit changer si vous modifiez une des deux teintes.

Comment rendre une photo monochrome si elle ne l’est pas?


Si vous avez pris une photo avec plusieurs teintes similaires, qui ne sont pas tout à fait les mêmes, votre meilleur outil sera le filtre de teinte saturation dans Photoshop. 

Ouvrez le filtre teinte saturation.

Dans le menu déroulant où il est écrit global, sélectionnez la teinte indésirable.

 Jouez sur le curseur de teinte jusqu’à ce que vous obteniez la couleur désirée.

Si la couleur indésirable refuse de partir, essayez d’ajuster la plage de couleur affectée.

beauty shot d'une femme avec rouge à lèvres rouge sur arrière plan rouge

Conclusion


Tenter l’expérience des photos monochromes vous aidera à aiguiser votre compréhension de la couleur et obtenir plus d’impact dans vos images.

Pour y arriver, vous devez créer une image dans laquelle on trouve une seule teinte, avec des variations de saturation et de luminance.

Vous pouvez rassembler des objets de couleur similaire, faire un portrait dans un environnement de couleur similaire à la peau (rouge, jaune, orange, beige, brun), faire un gros plan d’un objet de couleur unie, ou faire un noir et blanc.

Comme nos yeux nous mentent parfois, essayez d’analyser votre photo dans l’onglet TSL du module de développement de Lightroom. Si vous voyez que votre photo comprend plus d’une teinte, vous pouvez la modifier dans Photoshop grâce au réglage de teinte saturation.


PS : Tu veux une tonne d’inspiration et partager tes photos monochromes? Rejoins-nous sur le groupe Facebook Le Lab des Photographes Inspirés pour participer au défi!


à propos de moi

Plusieurs années après la fin de mes études en photo, je suis toujours aussi passionnée. J’ai pratiqué la photographie dans de nombreux créneaux, du portrait à l’événementiel en passant par l’immobilier, la mode, le mariage, les bals de finissants et la photographie scolaire. J’ai été publiée sur des sites d’actualité musicale, en plus de photographier pour des catalogues de vêtements, de faire vendre des maisons, de travailler dans un studio de portrait et de photographier les élèves du primaire et du secondaire dans tout le Québec. Maintenant, je souhaite partager ma passion avec le plus grand nombre, afin que la photographie devienne accessible à tous et qu’elle vous fasse sentir aussi vivant que moi! 

5 trucs pour améliorer votre composition!

Est-ce qu’il vous arrive de vous retrouver devant une photo qui avait tout pour réussir, mais qui est restée un peu BOF? 

Vous êtes vous déjà demandé pourquoi vos photos n’attirent pas l’attention? 

Si oui, vous allez adorer le thème de la semaine! Cette semaine, je vous donne mes trucs les plus utiles pour améliorer votre composition! 


Truc numéro 1 : gardez la ligne d’horizon droite!
 

Imaginez entrer dans une maison et voir un plancher qui penche! Vous allez vous sentir en déséquilibre, n’est-ce pas? Ça ne sera pas agréable. 

C’est exactement ce que ressentent vos spectateurs lorsqu’ils voient une photo «croche».

Mais comment s’assurer d’avoir un horizon droit? 

D'abord, activez la grille dans votre viseur. Ainsi, vous allez voir tout de suite si l’horizon n’est pas droit. Vous pouvez aussi valider le tout en affichant le niveau dans votre appareil. Si la ligne d’horizon n’est pas visible, utilisez les lignes verticales comme repères (les arbres, les édifices, etc).

Grille dans le viseur d'un appareil nikon

Mais si l’horizon n’était pas droit à la prise de vue ou que la ligne d’horizon semble courbée, voici quoi faire!

Premièrement, activez la correction de l’objectif dans votre logiciel de traitement. Cet outil permet d’éliminer les défauts de l’objectif quand votre photo a l’air bombée.

Panneau de Correction de l'objectif dans Lightroom

Ensuite, dans l'outil transformation, vous pouvez  corriger les perspectives s’il y a lieu. C'est très utile surtout en architecture lorsque les verticales ne sont pas droites. 

Module de transformation de Lightroom

Deuxièmement, utilisez l’outil de recadrage pour faire tourner votre photo jusqu’à qu’elle ait l’air bien droite! 

Outil de recadrage de Lightroom


Truc numéro 2 : utilisez la règle des tiers!
 

Vous avez probablement déjà entendu parler de la fameuse règle des tiers. Mais qu’est-ce que c’est exactement? 

La règle des tiers divise une image en 9 parties égales, avec deux lignes verticales et deux lignes horizontales, comme une grille de tic-tac-toe.

La règle des tiers veut que les points les plus forts de l’image se trouvent sur les lignes et au croisement des lignes de tiers. 

Donc, essayez de placer votre sujet principal ou la ligne d’horizon sur la ligne de tiers. En portrait, placez l’oeil le plus net au croisement des lignes. 

Si vous avez de la difficulté à visualiser la règle des tiers, vous pouvez aussi utiliser les outils de recadrage de vos logiciels de traitement. Ils ont souvent une grille pour vous aider à mieux visualiser la règle des tiers! 

Photo recadrée selon la règle des tiers dans Lightroom


Truc numéro 3 : Simplifiez! 

Avez-vous déjà eu besoin d’expliquer ce que vous avez photographié? C’est poche! Mais pourquoi ça arrive?

Si vous devez expliquer ce que vous avez photographié, c’est parce que le sujet principal de votre photo n’est pas évident.

Quand vous décidez de prendre une photo, posez-vous la question : «qu’est-ce que je veux montrer?». 

Puis, simplifiez. Avant de prendre votre photo et de vous en aller, demandez-vous ce que vous pouvez éliminer de votre photo. 

Ensuite, vous pouvez: 

  • Vous rapprocher de votre sujet
  • Zoomer quitte à remplir le cadre presque uniquement avec ce sujet
  • Rendre l’arrière-plan plus flou
  • Vous déplacer et changer l’angle de l’appareil pour éliminer les distractions


Il y a plein de solutions possibles! Mais le principe est simple : si ça n’ajoute rien à la photo…enlevez-le! 

Voici un exemple de photo simplifiée par la composition. Dans la première photo, la fenêtre est une distraction. Alors, je me suis déplacée de l'autre côté de la rue pour avoir un arrière-plan plus uniforme.

Photo de modèle sur la rue avec une fenêtre derrière elle qui dérange la composition
Photo de modèle sur la rue devant un mur de couleur et texture neutre et uniforme


Truc numéro 4 : faites des compositions équilibrées

Avez-vous déjà utilisé la règle des tiers, pour ensuite constater que votre photo n’est pas tellement mieux? 

La vérité est que la règle des tiers n’est pas parfaite. Parfois, de placer le sujet au tiers de la photo crée du vide inutile. Tout le «poids» dans l’image se retrouve d’un seul côté. 

Pour régler le problème, on ajoute alors un autre élément dans l’image pour redonner de l’équilibre à la photo.

Comment fonctionne l'équilibre en composition? Voici quelques exemples.

Pour la première photo prise par Robert Lukeman, la cascade est très à droite dans le cadrage. Par contre, son «poids» est balancé avec celui du ciel, qui a autant d’intérêt et occupe autant d’espace, du côté opposé.

Photo d'une cascade au coucher du soleil par Robert Lukeman

Pour la deuxième photo, prise par David Marcu, le lac et la montage sont de la même taille et sont placés de façon presque symétrique de part et d’autre de la diagonale centrale. Encore une fois, un équilibre parfait! 

Photo d'un lac dans les montages, par David Marcu

Pour la troisième photo, il y a un bel équilibre entre les tons clairs et foncés. La moto prend beaucoup d’espace, mais la personne à côté en plus des rochers vient équilibrer la composition. Remarquez aussi comme l’espace entre les sujets et les côtés de la photo est pratiquement identique!

Photo d'un motard et sa moto en silhouette sur le bord de l'eau au coucher du soleil, par harley davidson

Comment appliquer l'équilibre à vos images? 

Pensez en termes de grand vs petit, vertical vs horizontal, ombre vs lumière, intérêt primaire et secondaire, emplacement dans le cadrage. Essayez de vous positionner de différentes façons pour créer de l’équilibre! 

Insert Video


Truc numéro 5 : encadrez vos sujets! 

Avez-vous déjà entendu parler du cadre dans le cadre? 

Cette technique de composition est très simple. Le but est d’utiliser des éléments du décor pour encadrer votre sujet. 

De cette façon, vous empêchez au regard de vos spectateurs de se «sauver» en dehors de votre photo! Cool, non? 

Vous pouvez utiliser toutes sortes de choses pour encadrer vos sujets : les bâtiments, les arbres, du feuillage, etc. 

Voici quelques exemples, de Nathan Dumlao, Benjamin Suter et Ole Witt ! 

Rocher encadré par des rochers sur la plage, par Nathan Dumlao
Piéton encadré par les édifices et les lignes au sol dans une grande ville américaine, par Benjamin Suter
Chalet dans les montages encadré par les branches enneigées d'un connifère, par Ole Witt

Conclusion

Bref, il y a une tonne de façons d'améliorer votre composition. 

Dans cet article, j'ai inclus les trucs et astuces qui m'ont le plus aidé à avoir des photos mieux cadrées qui ont plus d'impact! 

J'espère que cet article vous aidera à faire de meilleurs photos! 

N'hésitez pas à me partager vos astuces préférées dans les commentaires! 

Sur ce, je vous dit à bientôt, et bonnes photos! 


à propos de moi

Plusieurs années après la fin de mes études en photo, je suis toujours aussi passionnée. J’ai pratiqué la photographie dans de nombreux créneaux, du portrait à l’événementiel en passant par l’immobilier, la mode, le mariage, les bals de finissants et la photographie scolaire. J’ai été publiée sur des sites d’actualité musicale, en plus de photographier pour des catalogues de vêtements, de faire vendre des maisons, de travailler dans un studio de portrait et de photographier les élèves du primaire et du secondaire dans tout le Québec. Maintenant, je souhaite partager ma passion avec le plus grand nombre, afin que la photographie devienne accessible à tous et qu’elle vous fasse sentir aussi vivant que moi! 

Recyclez vos fonds de studio en emballage cadeau chic et original!

Au moment d’écrire cet article, Noël arrive très rapidement! Et dans les derniers jours avant Noël, il se passe généralement 3 choses : on prépare le réveillon, on fait les achats de dernière minute… et on emballe des cadeaux!

Vous manquez de papier d’emballage? Votre papier d’emballage traditionnel n’est pas assez grand? Vous cherchez une idée pour un emballage cadeau chic et original?

La solution se trouve dans votre studio photo : vos fonds de papiers sont l’emballage parfait! 

Cette année, plutôt que de courir les magasins pour trouver l’emballage idéal, j’ai décidé de réutiliser mes fonds de papier usés. 

Si vous voulez apprendre à faire un emballage cadeau à la mode, digne de Pinterest, qui impressionnera petits et grands (en plus de respecter l’environnement) lisez ce qui suit! Si vous préférez la vidéo, vous pourrez voir les étapes sur Youtube!

PS : Vous n’avez pas de studio ni de fond en papier à recycler? Vous pouvez le remplacer par du papier kraft pour un effet semblable! 


Un emballage cadeau digne des magazines : ce dont vous avez besoin


Pour réaliser l’emballage cadeau que je vous propose aujourd’hui, vous aurez besoin des articles suivants : 

  • Un morceau de votre fond de papier à recycler
  • Un ruban à mesurer
  • Un fusil à colle chaude
  • Des ciseaux et/ou un couteau exacto
  • De la ficelle de chanvre ou de jute pour un effet rustique
  • De la peinture acrylique liquide et un pinceau plat assez large 
  • Des décorations pour vos cadeaux. J’ai choisi des branches décoratives de Noël du magasin à 1$, mais vous pouvez aussi utiliser des ornements de Noël à accrocher sur la ficelle! Utilisez votre créativité! 


Étape 1 : coupez votre nouveau papier cadeau


Commencez par couper votre fond de studio en papier pour enlever la partie usée. Il est préférable d’utiliser un couteau exacto. Ainsi, la coupe sera plus rapide et vous pourrez faire une coupe plus droite. 

Comme votre papier est sale du côté utilisé pour les photos, il faudra cacher cette face du papier. Étendez votre papier par terre et examinez-en l’endos. Choisissez une section du papier qui n’est pas trop sale. C’est ce côté qui sera visible. 

Placez votre boîte cadeau sur le papier pour déterminer approximativement la quantité de papier nécessaire. Vous pouvez finir la découpe au ciseau pour faire de belles lignes droites. Essayez de garder juste assez de papier pour faire vos pointes aux extrémités. Comme le papier est très épais, less is more! 


Étape 2 : mesurez votre papier


À la première étape, vous aurez certainement remarqué que le papier de studio est beaucoup plus rigide que le papier traditionnel. 

Si vous tentez d’emballer vos cadeaux de la façon habituelle, vous risquez d’avoir un peu de mal! 

Je vous conseille donc de mesurer les faces de votre boîte au préalable et de plier votre papier où les arrêtes se trouvent. Ainsi, le papier sera plus serré sur la boîte et vous obtiendrez un meilleur résultat. 


Étape 3 : collez et ajustez!


Commencez par coller l’extrémité du papier sous la boîte cadeau avec le fusil à colle chaude. 

J’utilise la colle pour éviter de laisser des morceaux de ruban adhésif visibles. Même si la colle n’est pas sèche à 100% dès le départ, ce n’est pas grave. Si vous avez plié le papier aux arrêtes à l’étape précédente, il n’y aura pas de tension sur le papier, et donc aucun risque que ça décolle.

Une fois que le tour de la boîte est emballé, il faudra créer les jolies pointes aux extrémités. 

Comme votre papier d’emballage est très rigide et épais, je vous conseille de couper le papier aux 4 coins. Rabattez et collez les côtés gauche et droit. 

Puis, pour les pointes, pliez d’abord le carton à l’envers sur la boîte. Puis, pliez vos triangles vers l’intérieur et collez- les, parce que le carton rigide tend à vouloir se déplier!) 

Enfin, rabattez et collez vos pointes sur la boîte.


Étape 4 : créer un effet avec la peinture


Pour mes cadeaux, j’ai utilisé de la peinture blanche pour donner l’illusion de neige qui serait tombée sur mes boîtes. 

Mais, dans cet exemple, je vais utiliser de la peinture noire puisque mon papier usé est blanc! 

Placez votre cadeau sur du papier journal (ou le reste de fond en papier que vous n’utiliserez pas). 

Pour créer l’effet de gouttelettes de peinture, trempez votre pinceau plat dans la peinture. Appliquez la peinture généreusement.

Passez votre doigt à travers les poils du pinceau pour créer les éclaboussures. 


Étape 5 : ajoutez les décorations


Attendez quelques minutes que la peinture sèche. 

Ensuite, vous pourrez ajouter les décorations de votre choix. Personnellement, j’ai coupé les branches de décorations avec des pinces. 

Puis, j’ai d’abord collé mes décorations sur les boîtes.

Enfin, j’ai ajouté de la corde de jute par dessus, pour créer un effet rustique. 


Conclusion


Bref, j’espère que cet article vous aura donné une bonne dose d’inspiration pour emballer des cadeaux qui se feront remarquer durant les fêtes, en plus de donner une deuxième vie à vos fonds de studio usés! 

N’hésitez pas à me partager vos résultats! 

À bientôt, et joyeuses fêtes! 


à propos de moi

Trois ans après la fin de mes études en photo, je suis toujours aussi passionnée. J’ai pratiqué la photographie dans de nombreux créneaux, du portrait à l’événementiel en passant par l’immobilier, la mode, le mariage, les bals de finissants et la photographie scolaire. J’ai été publiée sur des sites d’actualité musicale, en plus de photographier pour des catalogues de vêtements, de faire vendre des maisons, de travailler dans un studio de portrait et de photographier les élèves du primaire et du secondaire dans tout le Québec. Maintenant, je souhaite partager ma passion avec le plus grand nombre, afin que la photographie devienne accessible à tous et qu’elle vous fasse sentir aussi vivant que moi! 

Faire plus de projets personnels, s’amuser plus et vivre de la photo!

Avez-vous déjà voulu faire plus de projets personnels sans arriver à les intégrer à votre emploi du temps chargé? Avez vous déjà rêvé d'organiser une exposition de vos plus belles oeuvres, mais abandonné l'idée? Avez-vous déjà voulu vous éclater avec d'autres professionnels, mais vous ne saviez pas comment les approcher? Vous êtes-vous déjà demandé comment faire la transition entre votre emploi et vivre de la photo?

Peu importe les questions qui vous touchent parmi celles-ci, je vous promets que vous allez adorer cet article!

L'article d'aujourd'hui est très spécial parce que c'est la première fois que je reçois une photographe professionnelle en entrevue sur mon blogue.

J'ai rencontré pour vous une jeune photographe de Québec qui est très talentueuse et créative. Elle a su se démarquer grâce à de nombreux projets personnels et ses séances photo conceptuelles.

La photographe dont je vous parle, c'est Sandra Des Trois Maisons, aussi connue sous le nom de Sandra Sunshine.

L’idée de cette entrevue m’est venue quand j’ai écrit un article invité sur Photogeek au sujet de l'importance des projets personnels. La personne qui me revenait constamment en tête pendant de la rédaction, c’était Sandra. J’ai alors voulu l’inviter en entrevue et j’ai été ravie qu’elle accepte mon invitation pour partager son cheminement avec vous!

Pssst! Voici l'entrevue en vidéo :

La naissance d'un projet conceptuel : de l'idée à l'exposition

En avril, Sandra a exposé son projet conceptuel intitulé Glitter Body Projet (voir la photo en début d'article). Le résultat est absolument grandiose. Je l'ai interrogé à savoir comment lui était venue l'idée d'un projet d'une telle originalité.

«En fait, dit-elle, ce projet personnel découle d'une autre séance conceptuelle que j'avais déjà faite dans le passé : la séance paillettes. L'idée de cette séance conceptuelle était d'intégrer des paillettes dans les cheveux, au niveau du maquillage, dans les vêtements. Dans mon enthousiasme, j'ai acheté trop de paillettes! Alors je me suis demandé, simplement, comment je pourrais utiliser ces paillettes que j'avais achetées en trop.»

«Puis, soudainement m'est venue l'idée de faire du body painting avec des paillettes. J'ai donc fait une petite annonce sur Facebook pour trouver des volontaires. J'avais besoin de femmes à l'aise avec leur corps, puisque la séance impliquait de la nudité. Une nudité couverte de paillettes, mais où on devinait clairement les formes du corps tout de même. Un bon nombre de femmes ont répondu à mon annonce. J'ai eu des personnes de tous âges, toutes formes et c'était vraiment intéressant.»

Comment organiser sa propre exposition rapidement, avec peu de moyens

À force de faire des photos dans le cadre de son projet, Sandra voyait le potentiel de ses photos. Comme la durée de vie sur les réseaux sociaux est courte, elle s'est dit que les images étaient trop belles pour n'avoir qu'une vie éphémère. D'autant plus que de nos jours, les photos sont souvent condamnées à ne rester que sur un écran d'ordinateur. Elle souhaitait afficher la beauté et la confiance de ces femmes pour leur rendre hommage. Je lui ai alors demandé comment elle avait organisé sa propre exposition.

Première étape : trouver le lieu

«J'ai commencé par chercher un endroit pour exposer mes oeuvres. Ce n'était pas évident, parce que les lieux d'exposition sont souvent réservés plusieurs mois à l'avance, alors que ma décision d'exposer était arrivée d'un seul coup. Je devais trouver un endroit qui pourrait recevoir un bon nombre de gens, en étant adapté pour afficher des oeuvres. C'est là que j'ai arrêté mon choix sur les Ateliers du Réacteur, à Québec. Le lieu peut être loué à la journée, en plus d'avoir un cachet est vraiment très intéressant.»

Deuxième étape : planifier l'accrochage, les amuses-gueule, la promotion et tout le reste

Interrogée sur ses meilleurs conseils en organisation d'un événement du genre, Sandra nous donne un truc simple, mais efficace : faire des listes!

«Personnellement, j'ai quand même certaines compétences en organisation. Je suis aussi une perfectionniste alors j'ai tendance à vraiment penser à tout. J'ai eu la chance d'avoir de l'aide de ma famille et de mon conjoint. J'ai aussi fait beaucoup de listes, pour m'assurer de ne rien oublier! En plus, c'est tellement satisfaisant de cocher ou barrer les tâches de la liste une fois accomplies!»

Troisième étape : attirer un public

Pour Sandra, l'élément le plus stressant était de savoir si son exposition allait attirer un public. Elle en a fait la promotion sur les réseaux sociaux à l'aide d'un événement Facebook, mais demeurait incertaine quant à la quantité de gens qui se déplaceraient.

« Ce qui m'inquiétait le plus, c'était de savoir s'il y aurait des gens. Sur les événements Facebook, les gens disent qu'ils sont intéressés ou qu'ils viennent,  mais finalement, personne ne se déplace. Heureusement, ça s'est très bien passé!  J'ai eu entre 60 et 70 personnes pendant la soirée. Il y avait des gens que je ne connaissais pas, il y avait aussi des clients. Ce n'était pas que la famille et les amis alors je suis vraiment satisfaite! Ce fut vraiment une belle réussite pour moi, d'autant plus que j'ai vendu la moitié de mes oeuvres! »

Trouver l'inspiration pour ses projets personnels et séances conceptuelles

En date d'écriture de cet article, Sandra compte déjà une quinzaine de projets conceptuels à son actif. Je l'ai donc interrogé à savoir comment elle trouvait toutes ses idées. Voici ce qu'elle m'a raconté:

«Tout a commencé avec l'émission America's Next Top Model. Le but de l'émission est de créer une nouvelle modèle américaine. À chaque émission, il y avait une séance photo thématique. Comme j'aime les belles coiffures, le maquillage et les vêtements, ça m'attirait beaucoup.»

«Au début, je reprenais les idées qu'il y avait dans cette émission-là. Inspirée d'une séance faite dans l'émission, une de mes premières séances conceptuelles était sur les 7 péchés.»

«Pour trouver mes collaborateurs, j'écrivais un petit mot sur Facebook et je demandais à mes amis si quelqu'un était disponible pour la coiffure, le maquillage, le modeling, ou simplement pour prêter des vêtements ou accessoires en lien avec le thème. Ce n'était pas encore très professionnel, je n'avais pas encore suivi mon cours en photographie quand j'ai commencé. De fil en aiguille, ça s'est rodé. J'ai fait mon cours et les photos étaient de meilleure qualité. Éventuellement, les gens étaient prêts à payer pour vivre cette expérience et avoir des photos qui sortent de l'ordinaire!»

Maximiser son temps pour faire plus de projets personnels : organisation, accessoires et décors

Pour arriver à faire autant de séances conceptuelles, Sandra nous dit que le secret est dans la préparation. Comme elle fait toutes les prises de vue en un week-end, tout doit être planifié à l'avance. Je lui ai donc demandé quel était son processus créatif.

« Officiellement, je fais une séance conceptuelle tous les deux mois. Seulement pour la préparation, il me faut parfois plus d'un mois pour trouver tous les accessoires dont j'ai besoin. Je crée aussi des vêtements, des bijoux ou des accessoires. J'invite parfois des designers et artisans québécois à prêter de leurs créations en échange de la visibilité. J'utilise aussi beaucoup d'éléments de seconde main. Ainsi, c'est plus économique, tout en évitant la surconsommation. Les magasins comme Emmaüs ou le Village des Valeurs sont de bons endroits où trouver des accessoires originaux pour un univers donné.»

Je lui ai demandé comment elle choisissait ses accessoires et comment elle faisait sa recherche. Elle m'a alors parlé de Pinterest. Pour chaque séance, elle prépare un tableau d'inspiration, non seulement pour les décors, mais également les poses, maquillages et coiffures. Elle m'a expliqué que ces tableaux servaient non seulement à l'inspirer, mais aussi à aider ses modèles moins expérimentés à se préparer pour leur séance.

L'art de transformer une séance photo en expérience mémorable : l'importance du travail d'équipe

Le secret d'une séance réussie, selon Sandra, c'est une collaboration à toute épreuve entre tous les intervenants d'un même projet. Quand je lui ai demandé à quoi ressemblait le déroulement typique d'une de ses séances conceptuelles, voici ce qu'elle m'a répondu : «Les séances sont ouvertes à tous. Alors j'ai des modèles expérimentés et moins expérimentés. J'ai même des clientes qui participent à presque toutes les séances! J'en suis à me demander si je devrais faire une carte fidélité!»

«Lorsque les filles arrivent pour leur séance, elles ont une heure de préparation avec la maquilleuse et la coiffeuse. On en profite au même moment pour choisir comment elles intégreront le concept, selon les vêtements qu'elles ont. Il y a beaucoup de place à l'interprétation. À partir des vêtements ou des accessoires qu'elles vont apporter, on va ajouter des choses que j'ai et on va construire le tout avec la coiffeuse et la maquilleuse.»

«Ce sont vraiment de belles journées. Tout le monde est content. Les filles (et parfois les gars) qui participent sont vraiment dorlotées comme des vedettes et sortent de la séance avec un boost de confiance en eux!»

Comment trouver les bons collaborateurs pour vos projets conceptuels

Sandra a débuté avec des amis, pour le plaisir. Maintenant que les séances ont pris beaucoup d'ampleur, elle travaille désormais avec d'autres professionnels. Je l'ai donc interrogé pour connaître sa façon de recruter des collaborateurs.

« En fait, je pense qu'être photographe c'est beaucoup un métier de contacts. Donc, beaucoup se fait par le bouche-à-oreille. Les gens parlent de leur expérience, alors cela amène de nouveaux clients...et de nouveaux collaborateurs aussi! Je connais beaucoup de photographes, de maquilleuses et de coiffeuses. Quand tu es dans le domaine, il ne faut pas avoir peur d'être ami avec les autres, de s'entraider, je pense que c'est important. Après cela, quand on cherche quelque chose, c'est vraiment plus facile de trouver ce dont on a besoin.»

Dans notre discussion, j'abondais dans le même sens qu'elle. Lorsque c'est un climat d'entraide qui prédomine, les gens sont plus enclins à vous aider dans vos projets, en sachant que vous leur rendrez la pareille. Le fait de publier vos images régulièrement peut aussi attirer des collaborateurs. Bref, les séances conceptuelles sont un bon prétexte pour réseauter.

Trouver des modèles, créer une relation de confiance et retenir les clients

Depuis ses débuts, Sandra a réussi à bâtir un groupe Facebook de plus de 200 abonnés, tous intéressés à participer à ses séances photo. Comment est-elle arrivée à se résultat? La réponse risque de vous surprendre :

«Souvent, pour les idées que j'avais au niveau de la photographie, je postais sur ma page Facebook personnelle pour trouver un modèle qui correspondait à ma vision. Éventuellement, je me suis dit que ce serait préférable de créer un groupe. Ainsi, chaque fois que je chercherais quelqu'un en particulier, ou que j'aurais besoin de quelqu'un qui soit disponible une telle journée pour un projet, ça serait plus facile à gérer, plutôt que d'importuner les gens qui s'en foutent de la photo ou qui ne veulent pas être modèles. Donc, cela permet de centraliser les gens qui ont une envie d'être modèle ou de participer à des séances photo plus créatives.»

Créer des relations qui durent

Lorsque je lui ai demandé comment elle créait une relation de confiance avec ses clients pour faire en sorte qu'ils reviennent sans cesse vers elle, Sandra est restée bien modeste.

«Je crois que cela se fait naturellement. Quand tu es photographe, tu dois être à l'écoute des gens pour être en mesure de créer une image qui corresponde à leurs besoins. Si tu es une bonne personne et que tu as à coeur le bien-être de tes sujets, la confiance s'installera d'elle-même.»

«Je pars avec l'idée que chaque personne a une beauté ou est belle à sa manière et mon rôle est de travailler autour de cette beauté là, finalement. Si tu trouves que la personne est belle, la personne, lorsqu'elle verra ses photos, n'aura pas le choix de se trouver belle!»

Il faut aussi garder à l'esprit que d'être portraitiste, ce n'est pas de montrer toute la personnalité d'une personne dans une photo, mais plutôt notre interprétation artistique de celle-ci.

Comment aller chercher beaucoup de visibilité, sans se casser la tête

Lorsque je lui ai demandé comment elle faisait pour aller chercher de la visibilité, Sandra Sunshine m'a dit que l'essentiel demeure assez simple : il suffit de publier. Simple en théorie, parfois moins simple en pratique, elle a pourtant vraiment insisté sur l'importance de montrer le fruit de son travail.

«L'important, c'est de ne jamais arrêter de faire des photos. Plus tu produis, plus tu publies. J'ai eu des stagiaires de l'école où j'ai étudié et je le dis aux filles : PUBLIE! Oui, c'est beau, tu as fait la photo, elle est belle, mais montre là! Il ne faut pas avoir peur de montrer ce qu'on fait et de le publier , pour que les gens le voient et que les modèles se voient aussi. Si tu fais plein de photos, mais que tu ne publies jamais, les modèles vont se demander où sont leurs photos. Il faut que ça vaille la peine de faire tous ces efforts, et ça ne sert à rien si personne ne voit ton travail!»

Bref, pour être vu, il faut avoir quelque chose à montrer. On ne peut pas avoir de clients si ces derniers ne savent pas qu'on existe!

Gérer le stress de publication

Comme le moment de la publication peut être un moment de vulnérabilité pour les artistes, je lui ai demandé comment elle gérait sa nervosité avant de publier.

«Je pense qu'il faut avoir confiance en soi et en ce qu'on fait. Il y a toujours un petit stress d'appuyer sur le bouton publier. Tout à coup que les gens se disent  «mais qu'est-ce que c'est que ça» ou qu'ils pensent que je me suis plantée. Mais, il faut dire que la photographie c'est un art et que ça reste subjectif. Tout le monde ne peut pas aimer mon travail et c'est tout à fait normal. Il ne faut pas s'arrêter à ça. Si vous avez des idées et que vous voulez les créer, les monter, faites-le! Ne vous arrêtez pas à ce que les gens disent, parce que peut-être que votre cercle qui est plus près de vous aime moins ce que vous faites, alors qu'en dehors de ce cercle-là, il y a gens qui vont vous adorer et qui vont vouloir participer à vos projets!»

Créer un buzz autour de son travail

Suite à ses séances conceptuelles, Sandra publie toutes ses photos en même temps. L'effet d'anticipation et de surprise pour les participants est tel que la publication des photos crée à chaque fois un certain engouement. Intriguée par le phénomène, je lui ai demandé si elle y avait songé comme une stratégie marketing. Voici sa réponse :

«Pour la publication, ce n'est pas vraiment une stratégie en fait. Par contre, les séances ont toutes un concept qui ne sera fait qu'une seule fois. Donc, si les gens voient un thème qui leur plaît, c'est à ce moment-là qu'ils doivent participer. Cela permet une certaine exclusivité, un effet de rareté, en quelque sorte. Les gens ont aussi très hâte de voir leurs photos, surtout pour les séances conceptuelles. Il y a beaucoup de travail qui est fait en post-production. Il me faut parfois un mois pour terminer, à travers mes autres contrats. Je modifie les photos dans Photoshop, j'ajoute des choses, donc les gens ont très hâte de voir ce que ça va donner. Il est là, l'engouement! »

D'ailleurs, la séance qui a créé les plus belles surprises pour les modèles, c'est la séance Galaxie. Pour celle-ci, Sandra a ajouté des étoiles et des nébuleuses autour des modèles, alors que celles-ci avaient été photographiées sur un simple fond noir. Le succès de la séance a été phénoménal.

«Je publie tout en même temps parce que ces gens-là sont tous passés sous ma lentille en même temps. Alors pourquoi est-ce que je publierais la photo d'une personne une semaine avant et l'autre personne devrait attendre? C'est un peu par souci d'équité que les personnes reçoivent toutes leurs photos en même temps.» 

Comment se garder passionné à jamais

L'un des secrets pour rester passionné en photo, c'est de faire des projets qui nous passionnent et qui nous inspirent. Pour Sandra, la liste de séances conceptuelles ne s'achèvera jamais.

«J'ai des idées pour les 20 ans à venir! Si ce n'était que de moi, je ferais une séance conceptuelle à chaque deux semaines! Mais, j'ai le souci du détail alors c'est vraiment important pour moi de prendre le temps de bien construire ces idées-là. Cela me permet d'avoir un résultat final qui est à la hauteur de mes attentes et des attentes de gens aussi. Parce que oui, les gens aiment l'expérience, mais pour moi, le résultat est aussi important que l'expérience elle-même.»

«Si tu donnes ton 100%, tu ne peux pas avoir de regrets. C'est pour cela aussi que j'ai fait le saut pour travailler à temps plein en photo cette année. Avant, j'avais un deuxième emploi qui m'assurait une stabilité financière. Mais, je me suis dit que  je ne mettais pas tous mes efforts et tout mon temps à 100% dans la photographie, je ne pouvais pas récolter 100% de ce qui était possible d'avoir.»

Faire la transition vers une carrière en photo : lentement, mais sûrement!

Devenir photographe est une décision qui doit être réfléchie. Pour Sandra, la transition s'est fait lentement, en prenant soin de tenir compte de ses chiffres d'affaires et de ses besoins.

«C'est certain que c'est bien d'avoir des rêves et d'avoir confiance en soi, mais il faut penser quand même sur le long terme et à l'avenir. Je me suis appuyée sur mes chiffres d'affaires en me disant qu'à ce point, je pouvais presque en vivre. J'ai la chance d'avoir un conjoint qui me soutient dans cette aventure et qui rend le tout possible.»

«Lorsqu'on se lance à temps plein, il faut s'assurer d'avoir au moins quelques clients réguliers. Je fais beaucoup de photos pour des particuliers, ce qui est plutôt aléatoire. Par contre, j'ai des clients réguliers comme des designers comme Akroche Tatuk, Violette et  Putré-Fashion. Ces clients reviennent plusieurs fois par année et m'assurent une certaine stabilité en plus des séances conceptuelles qui reviennent chaque 2 mois.»

Bref, il est normal de ne pas pouvoir vivre de la photo dès le jour 1. Il aura fallu 4 ans à Sandra avant de faire la transition.

Conclusion

En conclusion, Sandra nous aura donné une bonne dose d'inspiration, pour nous pousser à faire plus de projets personnels et d'oser publier.

«N'ayez pas peur de suivre vos idées. Il arrive souvent que ça ne plaise pas à tout le monde, mais si ça vous plaît à vous, c'est sur que ça va plaire à d'autres. Donc, n'ayez pas peur de foncer, d'avoir confiance en vous! N'ayez pas peur non plus de demander conseil à des photographes professionnels, de demander de l'aide à d'autres professionnels de la coiffure ou du maquillage. Si vous voyez une certaine modèle dans un concept, écrivez-lui. Le pire qui va arriver c'est qu'elle vous dise non!»

Bref, j'espère que cette entrevue vous a plu! Pour voir plus du travail de Sandra, visitez sa page Facebook et son site web!

Sur cette belle dose de motivation, je vous dis à la prochaine, et bonnes photos!


à propos de moi

Trois ans après la fin de mes études en photo, je suis toujours aussi passionnée. J’ai pratiqué la photographie dans de nombreux créneaux, du portrait à l’événementiel en passant par l’immobilier, la mode, le mariage, les bals de finissants et la photographie scolaire. J’ai été publiée sur des sites d’actualité musicale, en plus de photographier pour des catalogues de vêtements, de faire vendre des maisons, de travailler dans un studio de portrait et de photographier les élèves du primaire et du secondaire dans tout le Québec. Maintenant, je souhaite partager ma passion avec le plus grand nombre, afin que la photographie devienne accessible à tous et qu’elle vous fasse sentir aussi vivant que moi! 

5 trucs pour capturer des portraits riches en émotions!

Imaginez ceci. Vous partez faire des portraits. Vos sujets sont un couple parfait qui vous rend presque envieux… #relationshipgoals. Dehors, la lumière est parfaite et la température est vraiment de votre côté. Vous avez vous votre objectif fixe préféré et vous réalisez des bokeh incroyables. La séance se déroule très bien et vous êtes très content. 

Arrivé devant l’ordinateur par contre, vous êtes perplexe : il manque quelque chose à vos images… mais quoi?

Qu’on soit débutant en photographie ou plus expérimenté, saisir l’émotion dans un portrait peut être vraiment difficile. Il faut arriver à penser aux poses, à l’éclairage, et à garder le sujet détendu, tout à la fois. 

Heureusement, cela n’a pas besoin d’être compliqué. Aujourd’hui, je vous donne quelques trucs pour vous amuser, exercer votre créativité et traduire de vraies émotions dans vos photos!

Le rôle du photographe dans la transmission d’un message

L’émotion perçue dans un portrait est liée directement à la vision que vous avez en créant votre portrait. En effet, vous avez le pouvoir total sur le moment où vous appuyez sur le déclencheur, ce que vous choisissez d’inclure ou non dans l’image et les directives données aux modèles.

Ainsi, il arrive que la personnalité d’un sujet semble différente en photo que ce qu’elle est dans le quotidien, ce qui n’est pas mauvais en soi.

La photographe de presse Victoria Will exprime très bien ce phénomène. Le portrait, dit-elle, ce n’est pas d’illustrer toute la personnalité de quelqu’un dans une image, mais plutôt de capturer son état d’âme à ce moment précis dans le temps. 

L’information que vous avez réussi à recueillir sur votre sujet au moment de la prise de vue changera donc forcément le résultat, de même que le décor et le contexte utilisé.

Quoi qu’il en soit, ne paniquez pas! Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de capturer l’émotion et la personnalité d’un sujet dans un portrait. La photographie est un art, et non une science! 

Pour voir ce phénomène en action, je vous invite à visionner cette vidéo virale, où un groupe de photographes reçoit des informations différentes au sujet d’une même personne. Les résultats sont incroyables!

Commencer par le commencement : la conversation

Je ne connais personne qui est automatiquement à l’aise devant l’appareil photo.

Personne. 

Pourquoi?  Soyons honnêtes, il est rare que nous ayons l’opportunité d’être photographié par quelqu’un qui sait vraiment ce qu’il fait. À l’époque des médias et de l’image, les caméras sont tournées vers nous à tout moment, que l’on soit à notre meilleur…ou pas. On se retrouve donc souvent avec des photos de soi qui nous donne envie de dire : "Mais kessé ça!?!!!"

Il est donc tout à fait normal de devenir nerveux lorsque l’appareil est tourné vers nous. De quoi ai-je l’air? Est-ce que mes cheveux sont bien placés? Ai-je quelque chose entre les dents? Mon maquillage est-il encore à point? Est-ce que mes vêtements sont corrects?

Cette conversation intérieure peut vite prendre toute la place. C’est pourquoi il est très important de discuter avec vos sujets pour éviter qu’ils deviennent envahis par ce genre de questions.

De quoi devriez-vous parler? 

Commencez par un sujet plutôt vaste et moins personnel. Bon, je ne parle pas nécessairement de discuter de la température, mais plutôt de vous intéresser à vos sujets avec des questions générales. Si vous ne savez pas de quoi discuter, regardez autour de vous pour vous inspirer.

Par exemple, si vous êtes dans un secteur particulier de la ville pour la séance, demandez à vos sujets s’ils sont déjà venus dans le coin. Demandez-leur quels sont leurs endroits préférés. Ensuite, pourquoi ne pas leur demander de vous raconter des anecdotes amusantes qu’ils ont vécues à ces endroits? 

Évidemment, gardez l’oeil collé à votre appareil pendant la conversation, et guettez les expressions de vos sujets alors qu’ils racontent leurs histoires! Vous obtiendrez de superbes mimiques propres à eux qui surprendront vos sujets! L’émotion se dégagera alors facilement de vos photos!

N’oubliez pas de donner en même temps des directives à vos sujets pour qu’ils sachent exactement comment se positionner pour être avantagés aux yeux de l’appareil photo.

Donnez à vos sujets quelque chose à faire, et surveillez leur réaction!

Parfois, le simple fait de diriger vos sujets en termes de poses ne sera pas suffisant. Il faudra trouver une façon créative d’obtenir le résultat recherché. 

Si vous photographiez un couple, vous pouvez demander à madame de détacher le premier bouton de chemise de monsieur. Alors qu’elle s’exécute, vous pouvez lancer: "juste le premier"!

Éclats de rire garantis! 

Vous pouvez demander à monsieur de sentir l’oreille de sa conjointe ou de lui chuchoter un truc idiot. Vous pourrez alors capturer des tonnes d’émotions différentes : la surprise, le rire etc. 

Si vous voulez voir des photos de couples remplies d’émotions authentiques, vous devez absolument voir le travail de Josh et Meg Shouder, de Love is a big deal.

Spécialisés dans les séances de mariage et de fiançailles, ils se sont fait connaître grâce à leur méthode Unposed. L’idée derrière cette méthode est de ne pas placer le sujets, mais plutôt d’obtenir des réactions par le jeu. Leurs photos sont magnifiques et touchantes. Vous pouvez voir plus de leurs superbes images ici

Pour raconter une histoire, utilisez l’environnement du sujet

Parfois, l’émotion dans un portrait se trouve bien au-delà de la personne elle-même. L’émotion peut se trouver dans l’éclairage, le décor, et l’ensemble des indices que vous laissez à vos spectateurs pour comprendre la personnalité de vos sujets.

Dans cette photo, le photographe Keenan Constance nous donne des indices sur la personne qu'il a photographiée grâce à la lumière et la théière. On peut présumer qu'il s'agit d'une personne de nature sereine qui pratique le yoga, par exemple. 

Si vous êtes invités à photographier vos sujets dans leur environnement, que se soit au travail ou à la maison, demandez-leur de vous faire visiter les lieux, si le temps le permet.

Durant la visite, posez des questions. Qu’est-ce qui vous a amené à aménager l’espace de cette façon? Quel est votre endroit préféré? Pourquoi utilisez-vous cette pièce la plupart du temps?

Les réponses peuvent vous surprendre et vous donner des idées d’éléments à intégrer dans vos photos pour montrer la personnalité de votre sujet. 

Lorsque vous voyez des objets intéressants, posez des questions à leur propos. Est-ce un souvenir de voyage? Une oeuvre fabriquée par son propriétaire? Une aubaine dénichée dans une vente de débarras? Les gens sont souvent très fiers de raconter ces anecdotes. Cela vous donnera alors beaucoup d’inspiration. Vous susciterez également la curiosité de vos spectateurs, qui chercheront à en apprendre plus sujet en jouant au détective!

Pour son autoportrait, le vidéaste et photographe Jakob Owens ne pouvait être plus clair quant à sa personnalité! On perçoit immédiatement sa passion pour le sport, le plein air et la production vidéo, en plus de son énergie débordante!

Faire place à la réflexion : l’émotion pure dans vos photos!

Parfois, on veut aller plus loin que les sourires et les éclats de rire. On veut que notre photo raconte réellement l’histoire de notre sujet, qu’elle transmette sa personnalité et que nos spectateurs ressentent l’émotion à travers l’image.

Pour arriver ce résultat, il faut aller plus en profondeur que les conversations à propos de la pluie et du beau temps. Pour transmettre une véritable émotion dans votre photo, il faut aller chercher l’histoire personnelle du sujet, trouver ce qui la rend unique…et s’y intéresser. Vraiment.

Par exemple, vous pouvez commencer en demandant à la personne de vous donner un conseil. Ce conseil sera probablement assez vague, du genre : vivez le moment présent. Il faudra alors inviter la personne à élaborer. Par exemple, demandez lui si il y a un moment où elle n'a pas vécu le moment présent? Cela forcera la personne à réfléchir et à vous raconter une tranche de vie qui lui est propre. Vous capturerez alors toute la sensibilité de votre sujet.

L’idée est d’entamer une conversation et d’aller de plus en plus en détail, jusqu’à ce qu’une émotion ou un moment digne d’être capturé se présente!

Si vous voulez en apprendre plus à ce propos, vous devez absolument connaître Brandon Stanton. Auteur de la série Humans of New-York, il a approché plus de 10 000 inconnus dans les rues de New-York et partout dans le monde, pour leur tirer le portrait et raconter leurs histoires.

 Je vous invite à aller regarder cette vidéo, où il explique son approche.

Conclusion

Bref, capturer une émotion sincère dans vos portraits dépend d’abord et avant tout de votre capacité à générer cette émotion au moment de la prise de vue.

Pour ce faire, vous pouvez procéder de plusieurs façons. 

Vous pouvez entamer une conversation avec vos sujets à partir de l’une de vos observations, pour ensuite les amener à vous raconter une anecdote comique. Profitez de l’occasion pour capturer leurs mimiques alors qu’ils vous racontent les événements. 

Vous pouvez aussi faire preuve d’originalité dans vos directives en termes de poses. Guidez vos sujets avec des actions qui peuvent sembler loufoques, comme souffler sur le front de son partenaire pour simuler un baiser, par exemple. Cela générera des photos candides que vos modèles chériront.

Les lieux et les accessoires utilisés dans les photos peuvent ajouter énormément d’émotion dans vos portraits. N’hésitez pas à interroger vos sujets sur leurs lieux préférés, leurs objets significatifs, etc. Ceci donnera plus d’informations à vos spectateurs pour les guider dans la compréhension de votre message! 

Enfin, certains photographes sont vraiment maîtres dans l’art de connecter avec leur sujet pour connaître leurs rêves, leurs aspirations, leurs joies et leurs douleurs. Brandon Stanton est un exemple à suivre pour créer des connexions avec ses sujets et obtenir des images magnifiques remplies d’émotions. 

Évidemment, cela fait beaucoup de choses à maîtriser! La plupart d’entre nous (moi y compris) prendront du temps pour utiliser tous ces moyens de rendre l’émotion dans nos portrait. 

Si vous avez des trucs et suggestions, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires! 

Sur ce, je vous dis à la prochaine, et bonnes photos!  


à propos de moi

Trois ans après la fin de mes études en photo, je suis toujours aussi passionnée. J’ai pratiqué la photographie dans de nombreux créneaux, du portrait à l’événementiel en passant par l’immobilier, la mode, le mariage, les bals de finissants et la photographie scolaire. J’ai été publiée sur des sites d’actualité musicale, en plus de photographier pour des catalogues de vêtements, de faire vendre des maisons, de travailler dans un studio de portrait et de photographier les élèves du primaire et du secondaire dans tout le Québec. Maintenant, je souhaite partager ma passion avec le plus grand nombre, afin que la photographie devienne accessible à tous et qu’elle vous fasse sentir aussi vivant que moi! 

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